mercredi 10 novembre 2010

Le fantasme "de Gaulle". Jusqu'à l'écœurement...

Tandis que l'actuel président de la République , lors d'un mauvais scénario joué devant ses concitoyens en direct sur France 2, endossait à contre-emploi, le rôle de l'héritier putatif du grand père de la Nation, on a pu observer avec une ironie jubilatoire ces pauvres journalistes se démener tant bien que mal dans les affres d'une mise en scène complètement loupée au service du Chef.

On se croyait revenu au bon vieux temps de feu l'ORTF ! Ne manquait plus que Léon Zitrone...

Le Chef de l'État, lors de son discours décrivit son icône dont il revendique l'héritage, comme un légendaire Dieu antique paré de toutes les vertus morales devant la foule béate des courtisans de la finissante 5ème république. La maladresse d'une mise en scène surannée accroissant la sensation de déclin d'un pouvoir sans imagination et d'une ringardise pitoyable.

Le Christ gaulliste...

Autant vous dire que qu'il y a longtemps que je n'avais autant rigolé !

D'abord parce que tout ce qui est excessif est dérisoire, ensuite, parce que l'image qu'on donne souvent du "Gaullisme" est une idéalisation fantasmagorique assez éloignée de la réalité d'antan.

 Oui, le général de Gaulle fut un homme d'une intégrité absolue, détaché des biens matériels et des honneurs. Tout le contraire de ce que furent ses successeurs.

Charles de Gaulle, fut dans un monde bipolaire dominé par deux gigantesques empires, le moucheron qui tenta, sans d'ailleurs jamais réussir, de créer une troisième voie par une diplomatie relativement indépendante. Si son entreprise fut appréciée par certains petits pays, aucun résultat probant à long terme ne fut enregistré sinon la  création tentaculaire et mafieuse :  la FrançAfrique et son néo colonialisme abject..

Le "Gaullisme", au niveau international, jouissant à peu près, la même efficacité que la mouche envers le coche... Le reste n'étant que mythe et légende !

 Non, le Général de Gaulle ne fut pas ce brave homme, soucieux du bien-être social et attentif à la libre expression des citoyens. La vie politique entre les années 1958 et 1969 fut pénible, la télévision était aux ordres, la parole confisquée, la presse quotidienne, à part 2 ou trois exceptions, muselée,  les ouvriers et travailleurs traités comme des chiens, les étudiants matraqués et mis au pas, un service d'ordre, le SAC, sorte de milice mafieuse s'occupait de troublantes missions. Bref, en un mot, nous nous retrouvions sous un régime autoritaire où les députés, surnommés avec humour "godillots" (les députés UDR de l'époque) avalisaient les textes de loi, au garde à vous, les doigts posés sur la couture du pantalon.

Le spectacle de "courtisans apeurés" dont se gausse tant Dominique de Villepin, autoproclamé "gaulliste de choc",  a véritablement atteint son apothéose sous... Charles de Gaulle !

Quelle misère d'observer toutes ces nuques courbées et ces veuleries courtisanes sous le règne du Grand Charles ! Que voulez vous, c'est cette infecte Constitution qui veut ça.

Ce régime donnait l'impression de la démocratie, ressemblait à de la démocratie mais grâce a de subtils découpages électoraux une population vieillissante forcément conservatrice comme aujourd'hui , l'absence de liberté d'opinion, la société civile se trouvait quasiment verrouillée . Une explosion salvatrice, je m'en souviens, secoua les forces vives du pays : je n'avais jamais vu en ce mois de mai, une telle joie de vivre ni un tel besoin de liberté après tant d'années de refoulement de nos libertés, d'oppression des mœurs et de restriction des opinions.

Ceux qui n'ont pas vécu ces moments dans l'hexagone, ne peuvent pas comprendre l'immense espoir représenté brièvement  par ce mouvement aux yeux d'une certaine jeunesse.

Amis lecteurs, méfiez vous des faux-semblants, des souvenirs enjolivés donnés par vos aînés, des légendes trop merveilleuses pour être vraies, des hommes "providentiels", des sauveurs, des surhommes, des chefs, des meneurs, des guides.

Dites vous bien que derrière chaque statue de César se cache une réalité pas toujours reluisante.

À après.


Après avoir écrit ces lignes, je m'aperçois que Dagrouik, titulaire du blog intox 2007 a rédigé un texte sur le Général de Gaulle allant dans le même sens. Par correction, je dirige un lien vers son travail : qu'il se rassure, je ne m'en suis pas inspiré. Je viens tout juste de découvrir un autre texte sur le même sujet, rédigé par Bruno Roger-Petit. Désolé.

5 commentaires:

  1. Couac il en soit, Sarko est au gaullisme ce qu'un furoncle est à un fessier ! ;)

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  2. D'accord avec b.mode à un détail près : je ne sais pas si je sais ce qu'est le Gaullisme.

    A lire tous les billets pour ou contre, hier, ça m'a un peu énervé : tout le monde veut voir tout blanc ou tout noir.

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  3. J'ai grandi plus ou moins avec des parents plutôt gaulliste, c’était peut-être bien après l'euphorie de la fin de la guerre, mais aujourd'hui quand on regarde ceux qui se revendiquent gaulliste chez les politiques, il n'y a que des Pasqua, des Chirac, des Balkany... que des affairistes.

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  4. Bonjour,
    M'ouais...Encore que :
    1°)le plein emploi était une réalité
    2°)"l'ascenceur social" existait bel et bien
    3°)les écarts de revenus étaient bien moindres qu'aujourd'hui
    4°)les scandales financiers plus rares
    5°)les "exclus" du système quasi-inexistants
    ...
    Si j'arrête là ma liste, c'est que la justice sociale semble bien être aujourd'hui la préoccupation principale des citoyens, français ou autres, et que ces points sont fondamentaux.
    Bien cdt, Yves 93

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  5. Travaillant les jours fériés, je vous remercie d'être venus et vous répond tardivement.

    @ b_mode

    Originale ton image ! Je souscris. ;-)

    @ Nicolas

    J'ai donné volontairement à mon titre le terme de "fantasme" pour la bonne raison que chacun interprète le gaullisme à sa manière ! Il y a autant de gaullisme que de Français. ;-)

    @ El Camino

    C'est vrai que pendant les 30 glorieuse tout allait bien et la croissance était à 2 chiffres mais il existait aussi de la combine à certains hauts échelons mais ils étaitent mis sous l'éteignoir grâce à la censure féroce !

    @ Anonyme

    Ce que tu dis est rigoureusement exact. Le divin Marché intronisé par Thatcher et Reagan n'avait pas encore gagné la propagande..
    Je ne sais pas comment de Gaulle aurait réagi. Ce que je sais par contre, c'est que Pompidou aurait plongé avec ravissement.
    D'autant que les affaires économiques n'intéressait pas plus que ça de Gaulle. Il préférait et de loin la diplomatie, me semble t-il...

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La seule limite aux débordements : la loi....

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