mercredi 27 février 2013

Ultralibéralisme, psychiatrie et fanatisme. Une tragédie se noue.

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Mes chers et doux  agneaux. 

Si vous daignez croire un vieux singe à qui on n'apprend plus à faire des grimaces, sachez qu'il pense que notre monde devient fou.

 Changez l'époque. Les physionomies de nos apparatchiks libéraux sont aussi compassées et arrogantes que leurs homologues staliniens. Ils ont en commun la caractéristique de ne point aimer le peuple.


Je vais vous raconter une anecdote.
Il y a longtemps, alors que je pêchais dans un étang du Limousin avec quelques amis, notre attention fut attirée par un vieillard claudicant qui se dirigeait vers nous.
Il nous salua et nous demanda si nous pouvions le raccompagner en voiture au village le plus proche situé à au moins deux kilomètres de là. Devant son ton miséricordieux, la bonne pâte que je suis, accéda à sa requête malgré des touches prometteuses.
Je l'emmenai donc à son village et le déposai vite fait sur la place principale devant la mairie.

Quarante minutes plus tard, alors que les poissons ne cessaient de nous narguer pendant que nous dégustions  nos bières bien fraîches, le vieux réapparut et nous supplia de le  conduire au village vu son état de délabrement physique. Je ne compris pas pourquoi, il était revenu et la mort dans l'âme, n'écoutant que mon bon cœur, j'abandonnai mes lignes à l'honnêteté toute relative à mes amis pour conduire de pauvre hère vers son logis . En effet nous jouions des repas et chaque perdant d'un concours entre nous trois devait payer au deux autres un déjeuner ou un dîner ruineux.

Après un retour canon à une vitesse supersonique, je constatai que mes deux compères avaient leurs bourriches bien remplies, comme par hasard. Et comme de bien entendu, rien au bout de ma ligne.

Je grommelai mais m'activai malgré une conjoncture maudite. 
Quand une heure plus tard, le vieil homme réapparut, fourbu, avec une canne, traînant la patte pour nous supplier de l'acheminer, nous faillîmes le ficeler, lesté de pierres et le jeter dans l'eau pour attirer le brochet.

Je me résolus à l'accompagner quitte à l'enfermer à double tour dans sa chambre. Arrivé au village, il me guida vers un grand bâtiment en pierre et me dit d'entrer dans la cour. Au dessus de la porte principale , se trouvais l'inscription "asile psychiatrique". 

Cette fois je rentrai avec lui et m'adressant à une employée en blouse blanche, je lui confiai son patient.
L'infirmière m'expliqua que ce brave personnage, pas dangereux pour un sou, passait ses journées à refaire le même circuit et se faisait systématiquement raccompagner par des âmes généreuses. 
En fait, ce pauvre homme était complètement dérangé...

Et quand je me remémore cette histoire, elle me rappelle l'attitude des ultralibéraux qui ne cessent depuis quarante ans, d'invoquer la crise pour nous imposer systématiquement des crises d'austérité dans lesquels, ils nous ont eux-mêmes plongés !

Ils me font penser à ces médecins de Molière qui prescrivaient purges et saignées aux malades. Et quand le patient se sentant évidemment faible les consultaient à nouveau, les charlatans lui ordonnaient de nouvelles purges et saignées jusqu'à ce que ce pauvre individu périsse d'inanition.

Nous sommes entré dans un cycle économique névrotique : 
Crise ---> dette ---> austérité ---> baisse de l'activité ---> chômage ---> crise ---> dette ---> etc

Un cercle tellement vicieux que nous n'en sortons pas depuis quarante ans !
Les Diafoirus de nous imposer toujours le mêmes recettes, toujours les mêmes potions de plus en plus amères.

Depuis 40 ans, Sans cesse, invariablement, comme notre gentil petit vieillard atteint de la maladie d'Alzeimer (autrefois, on appelait cette maladie, le gâtisme ou la sénescence), on nous ressort les discours sacrificiels d'usage.

Il y a de quoi se poser des questions sur le bon état mental des experts européens, des gouvernants, des Jean-Marc Sylvestre, des Nicolas Doze, des Christophe Jakubyszyn, des Jean-Michel   Aphatie, des Nicolas Beytout, des Marc Fiorentino, j'en oublie des dizaines tant ils sont nombreux et partout, qui, pris dans leur délirium tremens, ne cessent de réclamer des solutions qui ne marchent pas puisque la Grèce, La Grande Bretagne et maintenant l'Espagne et le Portugal qui subissent sans trêves des cures d'austérité, n'entrevoient aucune embellie !

Et ces sacrifices, à quels résultats conduisent-ils, bande de malades mentaux ?

À AUCUN. Nib de nib. Que dalle. Nada. Nichts. Nothing. Nunda, Nunca.

Quand un médecin normal voit qu'un remède de cheval ne marche pas sur un patient, il change le traitement, ou alors, c'est un psychopathe : dans ce cas, changez vite de praticien !

OU

Ces gens là sont des fanatiques et là nous tombons à nouveau dans la psychiatrie politique. Les types bornés, intransigeants, sûrs d'avoir toujours raison, staliniens du dogme libéral, djihadistes sociaux, haineux contre les peuples, adorateurs du temple boursier, inquisiteurs idéologiques, jusqu’au-boutistes violents, talibans du marché, apparatchiks au service des grandes fortunes.

Prêts à tout pour prouver que leurs idées sont les seules valables et qu'on n'en fait  jamais assez dans le martyre social et humain pour rentabiliser et assainir une situation économique médiocre.

Quand bien même l'économie mondiale serait à genoux, ils s'obstineraient à égrener leur chapelet libéral. Le sol se déroberait sous eux, ils continueraient à psalmodier leurs incantations morbides 

Des cons incultes qui vont finir par nous amener au fascisme faute d'admettre que la réalité est plus forte que le dogme et que le populisme se nourrit du terreau des injustices et de l'exaspération. Des imbéciles, la tête  remplie de cette bêtise crasse idéologique, et surtout de l'ignorance absolue de nos histoires tourmentées. Des éditocrates ou technocrates qui ont toujours vécu dans l'aisance et sont incapables d'évaluer concrètement la portée de leurs mesures économiques abstraites ou les souffrances humaines subies.
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Ces gens là n'ont pas d'âmes, ce sont des sortes de mathématiciens de l'enfer. Pour eux, les chiffres ont plus de valeur qu'un individu. Une balance des paiements positive les fait plus bander que de voir des individus heureux.

Qui les arrêtera avant le désastre ?

Vous avez vu les tronches des gens cités plus haut : ils ont tous l'air constipés, ne sont jamais souriants, ils n'aiment pas la vie. Ce sont de véritables zombies grassement rémunérés et pourtant jamais satisfaits.

Ils me font penser aux membres du Soviet Suprême ou du bureau politique autour de Staline lors du défilé traditionnel célébrant la révolution d'octobre.

Je voudrai terminer par un petit rappel historique étrangement d'actualité : Mussolini est arrivé au pouvoir en 1922 et a commencé en 1924, en passant par les urnes à poser les bases du fascisme , sinistre doctrine, qui a elle même, inspiré le national-socialisme d'Hitler...
Observez la situation politique de l'Italie contemporaine et les partis populistes xénophobes qui émergent d'on ne sait où : elle ne vous rappelle rien ?

J'ignore si je vais faire de vieux os dans ce monde de brutes, moi ?

Je vous embrasse. Rien que pour vous féliciter d'avoir lu un billet aussi indigeste jusqu'au bout.
Sauf les tricheurs qui se sont retrouvés à la fin de ce texte  avant d'avoir commencé.
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Un salut fraternel à Vincent Knobil qui m'a inspiré certains développements de ce billet.
Et n'oubliez pas de rendre visite à ce blog si délicieux et si rafraichissant.

24 commentaires:

  1. j'ai bien compris l'anecdote mais si tu pouvais me ramener au village...

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    1. J'espère que tu aimes les brochets, Thierry parce qu'eux, avec leurs petites dents bien pointues t'apprécieront...

      Et un voyage au fond d'étangs bien vaseux, ça te dirait ?
      :-DDD

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  2. C'est Olivier Berruyer, je crois, qui montrait dans son ouvrage "Les faits sont têtus" qu'il en va de ce qui est ici appelé libéralisme (pour simplifier, sans doute) comme du "socialisme réel" qui fut pratiqué dans les pays dits de l'Est : c'est un dogme, une religion laïque, avec ses croyants, et face à l'échec, ces derniers, attendant un miracle, se convainquent que si ça ne marche pas, c'est qu'on n'est pas encore allé assez loin dans la fidélité au dogme et l'application des règles qui en découlent.

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    1. En fait, nous sommes dans une théocratie où le dieu serait le Marché.

      Avec ses théologiens, ses grands prêtres, ses missionnaires et sa liturgie...

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  3. Pour le capitaliste, votre intérêt est capital. Plus même que votre propre vie. Là est l'astuce. D'où cet engouement pour le nucléaire, dont les radiations s'arrêtent poliment sur le seuil de Monsieur Rockefeller (au hasard).

    Vive l'absurde : tôt ou tard la vie fera plus encore.

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  4. Coucou Cuicui !

    Oui, ce sont de grands malades et non des guérisseurs, ces "talibans du marché" ! C'est eux qu'il faudrait enfermer.
    Ceci dit, je me pose des questions sur le Beppe Grillo puisque c'est de lui dont il s'agit je suppose à la fin de ton billet ?
    J'ai lu une charge dans un blog Mediapart. Et une absence de soutien assumée dans le dernier billet de Melenchon. Mais j'ai lu un autre billet chez le Yeti suggérant qu'il serait plutôt bien à gauche. Et enfin un dernier de Sapir sur Memoire des luttes qui va également dans ce sens....
    du coup, je suis perplexe...je ne connais pas l'italie, ni ne maitrise la langue, donc si toi ou un commentateur averti pouviez éclairer ma lanterne....(ok, paresse intellectuelle mais de temps en temps, ça fait du bien ;-)

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    1. LaetS

      J'ai vu certains extraits de ses discours oú il réfute le syndicalisme et le considére comme un intermédiaire superflu.

      D'autre part, je l'ai entendu pester comtre les Roms et l'immigration.

      Tous ses discours, pour le vieil habitué des rhétoriques politiques que je suis, sentent fort le pré-fascisme.
      Il mélange allègrement politique sociale de gauche, xénophobie et suppression des intermédiaires (syndicats, parlementaires, médias) et autocratisme. Lui face au peuple en direct, comme tout dictateur en puissance...

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  5. @Cui Cui

    Editocrates, personnel politique avec réseaux d'influence au service du Grand Méchant loup libéral.

    Et les saignées, les colères étouffées, les cris rentrés dans la gorge, les silences ravageurs, les hurlades à l'intérieur pour nous.
    Et demain, ils rajouteront les Camisoles de force pour les Hystériques-Ringards-Pouilleux- que nous sommes.

    Et soyons sûrs qu'ils ne nous laisseront plus jamais taquiner le goujon.

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    1. La pêche, comme chacun sait, est l'activité favorite des abstentionnistes.

      Mais l'abstention est-elle vraiment l'ennemie de l'ordre établi ?

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  6. Hölderlin : « Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve. »
    Stéphane Hessel parlait de « la capacité non seulement de s’indigner, mais encore d’espérer et d’entreprendre. Proposer, rassembler, agir pour construire d’autres rapports de forces que ceux de la domination oligarchique ; ne plus déléguer le choix de notre avenir à un « sauveur suprême » ou à des experts porteurs d’une prétendue rationalité fauteuse de crises ; dépasser les mirages de l’individuation et de la marchandisation en retrouvant le chemin de la solidarité, en « reconsidérant la richesse » pour remettre la valeur à l’endroit ; se rappeler que ce sont les Hommes qui font l’histoire, qu’aucune fatalité n’oblige à ce que l’humanité, dont les capacités augmentent sans cesse, subisse la régression de ses droits et de ses acquis au point de perdre espoir en l’avenir. Car si nous le pouvons, si nous le voulons vraiment, cet avenir est entre nos mains à tous. »
    Robert Spire

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    1. Tu sais, la propagande, la manière de gérer la collectivité, les distractions qu'on propose font que l'individualisme devient la valeur suprême de notre société.

      On nous propose d'être, si on est suffisamment ambitieux, de devenir le plus célèbre, le plus riche, le plus beau, d'avoir une belle femme, etc etc.

      Et les jeunes naïfs d'y croire...

      Tout faire pour gagner de la notoriété afin de l'étaler devant la terre entière même si on n'a aucun talent.
      Manque d'humilité. Le système joue sur l'énorme prétention de chacun...

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    2. "On nous propose de devenir" faut il lire... Être est de trop.

      Désolé o_O

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    3. L'ultralibéralisme est une de ces théories qui censurent, depuis des siècles, le rôle des individus dans le devenir du genre humain en favorisant les seules conceptions d'égoïsme, de narcissisme et par conséquent de vanité. Depuis des siècles, aussi, "Etre" était pour certains et continue d'être une chance si l'on est comme toi "conscient" donc capable "d'imaginer" (voir H. Laborit)l'entente des individus libres comme virus mortel de ces théories.
      Robert Spire

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  7. Il est pas indigeste du tout, ton billet, Cui cui.
    C'est ce putain de monde et ces tenanciers imbéciles. Ca me rappelle mon frère, un de ces iluminés qui depuis les années 80 a adopté l'idéologie de sa fonction, de son boulot. S'est parfaitement moulé dans ce dogme puisqu'il était commercial. Dogme, idéologie et tu as raison, fanatisme du chacun pour sa gueule.
    Pas encore longtemps, à table, apr-èès les élections : "De toute façon Sarkozy, C'EST LE MEILLEUR !", pas un poil d'argument, à part un suivisme complet de cette idéologie extrême du chacun pour sa gueule qui convenait parfaitement autant à son mode de vie qu'à sa fonction (son travail).
    Une fois (c'est pour dire la façon de s'imaginer la liberté pour le libéral...) : C'est pas comme ça qu'on doit penser...
    Je l'avais repris : C'est comme ça qu'on voit la liberté de pensée et ses multiples formes chez le libéral ?
    Avait été incapable de répondre.
    Très très joli ta première histoire, on dirait vraiment une sorte de conte.

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  8. Ce n'est pas un conte : c'est la réalité pure. Faut dire qu'on s'est bien marré !

    Il est vrai que la fonction crée le larron : un commerçant, un commercial, un patron, un cadre est rarement anti libéral.

    Il n'y a que des cinglés pour épouser une idéologie hors de son cadre ! J'en suis :-DDD

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  9. Bonjour Cui cui super forme dis donc !
    Ma grand mère disait "l'Histoire est un éternel recommencement et personne n'apprend rien de l'expérience" ; c'est rigolo qu'il ait fallu que j'attende environ 64 ans pour le dire à mon tour non ?
    Le pauvre "dérangé" dont tu parles comme d'un exemple, eh bien, je finis par l'envier lui : il est "dans sa bulle" hors du temps et des évènements qui nous laissent si frustrés et rageurs de n'y pouvoir rien changer !
    Heureusement que tu es là pour exprimer ce que beaucoup ressentent, j'admirerai toujours ceux qui ne renoncent pas, bises !

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    1. Chère Mamie,

      Pardonne mon retard dû au fait que je n'avais pas remarqué que tu avais posté un billet.

      Le pauvre homme ressemblait effectivement à un bienheureux, style "lou ravi" de la crèche.

      Quant aux leçons de l'histoire, je trouve que beaucoup trop de gens les minimisent voire les ignorent.

      Ton passage est toujours un ravissement pour moi. ;-)

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  10. Mamie rebelle a bien raison, Cui-cui, mais la prochaine fois qu'avec 27 commentaires tu te plains de n'en avoir pas assez,je te gronde!
    En effet, j'ai écrit une petite chose aujourd'hui, mettant l'accent sur ce qui me semble être une invention merveilleuse , par un français, de plus,Marc Parent, (http://www.liberation.fr/economie/2013/02/17/le-vent-bientot-puits-d-eau-potable_882478).
    Cette invention consiste à fabriquer de l'eau potable au moyen d'une éolienne, grâce à un système de condensation , 1000litres d'eau potable en 24heures! De quoi empêcher les crises du blé,du fourrage, la spéculation sur ces produits etc...Empêcher les famines!
    Les émirats arabes unis eux, semblent bien avoir trouvé cette invention valable...

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    1. Mais je t'ai lu Fifi ! To billet est excellent.

      Mais je ne peux pas commenter chez les ruminants à cause de la captchka (?) anti spam.

      Je peux lire les billets mais je ne peux pas commenter : lors du questionnement sur la suite de caractères et les 4 chiffres, mon clavier refuse l'inscription.

      Pourquoi activez vous les anti spams?
      Et je ne suis hélas pas souvent à côté de mon PC.
      Par exemple, j'écris ce com depuis mon portable...
      Hier j'ai rédigé un billet programmé pour demain matin.

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    2. Sache que je lis quotidiennement le blog des ruminants.

      Donc, je ne te loupe jamais.

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    3. Je passe même plusieurs fois par jour pour y lire les commentaires.
      Plus souvent que sur mon propre blog !

      ;-)))

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  11. Je te remercie, :) Pour moi, peu importe que ce soit moi qui ai écrit ce billet, ce qui est le plus important, c'est cette invention, car elle peut changer bien des choses en ce monde et cependant, elle est quasi passée sous silence en France.

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Laissez-vous aller à votre inspiration, sans limite ! J'ai le cuir épais, le front étroit et la vue basse...

La seule limite aux débordements : la loi....

ATTENTION ! Autrement, ici, on ne censure personne. Les insulteurs, les aigris, les haineux seront reçus comme il se doit, ils devront toutefois s'attendre à de méchantes répercussions ; un chieur averti en valant deux, place aux commentaires !
L'espace des commentaires de chaque billet sera fermé au bout de 20 jours pour contrer l'affichage sauvage de spams.