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Copines divines, amis ravis, bonjour !
Grommelant contre notre triste et pluvieuse fin de semaine et cette fatidique ouverture de la période automnale. Assis sur ma chaise bancale, je me mis à rêver à la vanité humaine et au grégarisme de l'espèce humaine.
Tandis que je découpai de fines lamelles de fromage corse aux fortes senteurs caprines, issu de ces vieilles chèvres poilues qui embaument la crotte de bique, la pisse concentrée et la vieille sueur acide accumulée depuis des années ; ce délice des civilisations méditerranéennes et des dieux grecs, accompagné d'un bon rouge qui tâche de la coopérative vinicole de Saint Antoine, je ne pus m'empêcher de penser que depuis 2000 ans, si l'homme avait fait des progrès technologiques prodigieux, son mode de réflexion et de fonctionnement n'avait quant à lui, nullement évolué.
Indépendamment du fait que les ressorts humains sont restés les mêmes, outre qu'une hiérarchie semblable aux chimpanzés et aux rats semblent gravée dans nos gènes de primates de droite. Au delà du fait que l'humain reste un être peu assuré, miné par ses incertitudes et sa terreur de la mort, tellement épouvanté par son environnement qu'il se sent obligé de s'entourer de divinités mythiques, de gourous, prêtres, imams, rabbins, bonzes et d'idoles ou de sauveurs providentiels considérés comme des demi-dieux.
Cet interstice de doute permet à des imposteurs opportunistes de s'imposer comme des hommes ou des femmes de recours et de ceux qui sauveront votre âme et votre pitance quotidienne. En fait leur but ultime est de prendre le pouvoir et de le garder le plus longtemps possible !
Ils vous clameront la main sur le cœur que c'est pour votre bien ou celui de la collectivité : ces individus jouent sur du velours : la réflexion du citoyen d'aujourd'hui est trop proche de celle du citoyen d'il y a 2000 ans. L’irrationalité, le manque de solidarité, la paresse intellectuelle, la lâcheté font que la population, dans un large mouvement grégaire se laisse dicter le chemin par le plus persuasif.
Mais.
Autant, autrefois le bateleur s'exprimait devant les quelques citoyens libres d'Athènes pour les convaincre, autant de nos jours, la démocratie touchant toute la population, les médias sont nécessaires pour servir de portevoix entre le leader politique et le peuple.
Ce qui fait que le pouvoir médiatique sert de filtre et qui dit "filtre" dit tri. Et qui évoque le tri suggère des mises à l'écart, des préférences ou de fausses rivalités selon l'avis du détenteur du tamis : le dominant économique.
C'est ainsi qu'à chaque élection, vous risquez de vous trouver face un triumvirat commode qui éliminera dans un premier temps un candidat et favorisera sans l'ombre d'une hésitation le candidat rescapé de l'oligarchie face à celui du Front national, artificiellement boosté.
Or qui détient ce tamis ? De gros propriétaires qui ont tout intérêt à favoriser les politiques qui leur conviennent ou atténuer les arguments de ceux qui leur font peur.
Mais j'entends déjà hurler certains : Ouh là là ! Mais 80 % des journalistes sont de gauche ! Ils ont certainement raison, cependant 100 % des propriétaires de médias - mis à part les rares médias d'État, forcés de ménager la chèvre et le chou - sont de droite et comme le secteur médiatique ne rapporte strictement rien à ses actionnaires, pourquoi croyez vous qu'ils tiennent tant à leur coûteuse danseuse ? Pour faire plaisir à leurs journalistes ? Sonnez fifrelins !
Parce que les médias sont le nerf de la guerre de conquête politique ! Ce qui explique que la gauche - pas les sociaux libéraux, hein ? - ne pourront jamais parvenir au pouvoir s'ils ne trouvent pas un biais pour passer outre.
On comprend mieux que de nos jours, le plus important pour une femme ou un homme politique est essentiellement de gagner l'élection qui les propulseront au firmament pour 5 ans quoiqu'ils fassent. Dussent-il en être éjectés ! Les citoyens ont la mémoire si courte et les technologies de manipulation des masses sont de plus en plus subtiles et efficaces.
Que nous reste t-il pour résister, copines et amis ? La violence ? Je me le demande.
J'ai fini mon casse-croûte. Quelques petits vers dénichés dans le fromage gigotent vainement comme la campagne médiatique d'un candidat UMP à la recherche d'une virginité perdue depuis bien longtemps...
N'étant pas assez savant pour vous cultiver, j'espère vous avoir simplement distraits.
Si je me relis une fois, je vais tout bazarder...
Salut à toutes et à tous !
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