mercredi 23 décembre 2015

Sympathisants socialistes, portez fièrement votre nouveau pins "#JesuisPétain"


Chères brebis galeuses, chers moutons égarés,

Toujours à la pointe de l'actualité sordide, dans la ligne de notre maître à tous, j'ai nommé l'illustre Macron, une fulgurance a illuminé mon cerveau trop avachi par une précarité sans cesse renouvelée.

Le directeur de ma micro entreprise, la Cuicui corporation Ltd, toujours à la recherche de marchés nouveaux afin de devenir milliardaire comme le rêvent tous les jeunes Macroniens (c'est même à ceci qu'on les reconnait) a hérité d'une idée géniale après l'annonce par le président François Hollande et de son premier ministre Manuel Valls du projet de réforme de la Constitution, qui inclut l'extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français.

Mesure qui rappelle exclusivement les heures les plus "brumeuses" de notre Histoire. Dont celle-ci, entre autre : 



Aussi.

Après les succès éblouissants des campagnes suivantes du Parti Socialiste et du Medef avec leurs pins qui ont marqué à jamais l'histoire politique de notre pays :


Dans le seul but d'aider mon pays à lutter contre ces féroces terroristes extrémistes dont le sacrifice suicidaire est l'aboutissement d'une foi fanatique menée à son paroxysme dans l'inhumanité, sachant nonobstant, que dans la plupart des cas, leur déchéance sera inutile tant ils refusent de se laisser prendre vivants ; j'ai créé ces deux pins à arborer fièrement sur le revers de son veston ou de son tee-shirt pour les plus pauvres.
Car il s'agit d'être en phase avec son temps dans les pires situations. Voici  donc mon projet de pins :



Parce que, cher troupeau, le but du socialisme (terme ô combien désuet) national libéral à la sauce Vallso hollandaise n'est pas la lutte finale mais bien le final de la lutte.

Le socialisme pacifique suranné  de Jaurès est mort, vive le Front Libéral Unitaire du Combat pour l'Humain, vive le FLUNCH !


Un joyeux salut gauchiste, chers camarades !


PS : je m'étais fait chier à pondre précédemment, un billet confondant de finesse et d'analyses subtiles : à peine quelques lecteurs ont daigné le parcourir. Je dépose ici mon tablier de philosophe gaucho à la mords-moi-le-nœud. Le monde intellectuel français ne sait pas ce qu'il perd...

Poil aux paires. C'est très vulgaire, je sais.

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mardi 15 décembre 2015

Front National et attentats ou la subtile arme par destination des stratèges des pouvoirs.


Salut les marmottes !

Pris par une subite et morbide envie d'écrire, j'avais eu envie il y a quelque temps d’échafauder une théorie -sûrement foireuse- montrant combien la montée du Front National et les effrayants attentats de Daesh pouvaient servir à l'oligarchie (je n'aime pas ce terme) d'instrument afin d'établir hypocritement un nouvel ordre social autoritaire muselant à la fois les musulmans et les gauchistes.

Je vais d'abord donner la définition de l'expression "arme par destination" : il s'agit d'un objet dont la fonction première n’est pas d’être une arme mais qui est utilisé, ou destiné à être utilisé comme tel dans certaines situations. Elle est opposée aux armes par nature.

Bien entendu, dans notre cas, il ne s'agit pas d'une arme à proprement dit mais d'un concept qui s'apparente à la répression.


Un joyeux jour de décembre 2015 à Paris.

Je sens que vous ne suivez pas encore mon raisonnement, mais ça va venir, soyez patient.


Intrigué depuis longtemps par les tendances médiatiques profondes favorisant outrageusement les thèses du Front National, sachant d'autre part que les médias sont détenus par moins d'une dizaine de propriétaires (je connais d'avance les critiques que certains vont avancer sur la source de cette liste mais hélas pour eux, les faits restent des faits).

Sachant ensuite que le pouvoir d'un grand pays n'est certainement  détenu par un seul homme, même élu, mais par un aréopage, informel et hétéroclite, politico-économique auquel s'ajoute des penseurs universitaires (même si ceux-ci l'ignorent), certains leaders d'opinions et surtout ceux qui nous distillent les informations (pas le journaliste lambda, bien sûr).

Je me suis dit -peut-être dans un délire psychédélique- qu'un consensus s'était noué entre les décideurs des deux grandes formation (PS et LR), censées être républicaines, et ce fameux aréopage cité plus haut.

Ces gens ont semble t-il, fixé quatre axes forts, quelque soit le parti au pouvoir.

- En premier, profiter de la situation actuelle pour renforcer l'autoritarisme et les mesures d'exception.
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- En second,  accentuer les mesures et réformes ultra libérales dans ce pays et combattre tous les  gauchistes et écologistes contestataires
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- En troisième, lancer une offensive contre des mouvements musulmans politiques ou religieux sensibles qui les inquiètent. Dans le but d'effrayer pour éviter que ces mouvances ne basculent dans une hostilité trop marquée.
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- Assécher toute immigration.


Ceux-ci peuvent exulter !

Je crois que cette oligarchie (j'allais dire "l'aréopagie"), résolument libérale, utilise opportunément, les évènements dramatiques et les hommes de la majorité comme de l'opposition qui sont convertis de longue date à leurs convictions pour lancer une offensive idéologique de grande envergure.
Ces gens, tous convaincus par les thèses de Renaud Camus, de Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, BHL et théoriciens blairistes avancent masqués tant ils ne peuvent combattre à visage découverts et dévoiler ainsi leurs véritables desseins. 

D'où leurs subtiles manœuvres.

Les attentats meurtriers du 13 novembre ont accéléré le processus pour mettre en œuvre leur mainmise sur le pays et étouffer toute contestation.

Et le Front National me direz-vous ?

Le Front National est le chien de garde du système. Dès qu'une brebis ou un groupe de moutons s'égare, on envoie le canidé pour que les rebelles (de gauche, d'extrême gauche ou du centre, presque jamais de droite) rentrent dans le troupeau électoral !

On gave les médias du méchant loup pour le faire croître et multiplier parce qu'on a besoin d'un épouvantail, soit-disant hors système pour maintenir les partis de gouvernement hors de l'eau. Le FN est l'idiot utile de la 5ème république ! 

Le plus drôle est que les réactionnaires se pensent minoritaires alors que désormais ; quelque soit la gouvernance, de droite comme de gauche ; leurs idées sont au pouvoir par procuration...

Certains pourraient arguer que ce billet possède une connotation conspirationniste : ce n'est évidemment nullement le cas étant donné que je ne réfute ni la source des horribles attentats, ni la poussée du FN. Je souligne simplement les extraordinaires facultés d'adaptation et l'immense opportunisme des pouvoirs qui nous gouvernent.

Et puis c'est tout.

Poil au cou.

mardi 8 décembre 2015

Ami socialiste, avant de devenir Sarko-compatible en 2017, prends ta posture d'Estrosi-compatible modèle 2015 !

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Amis socialistes,


Dieu seul sait combien j'apprécie votre rigueur politique, combien j'admire  vos grands hommes politiques tels Guy Mollet, Alexandre Millerand, Michel Rocard, François Mitterrand et le dernier, mais non le moindre, François Hollande.

Tous, hommes sans concessions, le regard rivé sur le bien-être du peuple, soucieux du partage des richesses et de la perpétuation du socialisme de Jaurès.

Pardonnez la larme qui vient de couler sur mon clavier. Je prends le temps de l'essuyer... Je suis trop émotif : ma sensibilité me perdra.


Donc disais-je, en ce sinistre soir du 21 avril 2002, Lionel Jospin le candidat socialiste mais n'osant jamais l'avouer pendant la campagne électorale - probablement par pudeur - battu de peu,  la voix cassée par l'émotion, demanda à ses électeurs de reporter leurs voix sur Jacques Chirac face à l'ogre nain Jean-Marie Le Pen.

Après que les électeurs de gauche devinssent des Chiraco-fans et lui apportent la présidence sur un plateau d'argent, le président du RPR les remercia élégamment par un joli doigt d'honneur. Nos socialistes sont les maîtres de la désertion et des longues négociations foireuses : il s'agit là d'une pratique atavique.

La gauche prit 10 longues années de purgatoire. François Hollande pantouflant à la tête de son parti, résigné devant la marche inexorable du rouleau compresseur  DSK..

Bref !

Après une campagne brillante de notre revigoré et madré héraut du socialisme révolutionnaire, François Hollande ; prêt à en découdre avec la finance - il aurait mérité un César pour cette interprétation magistrale - "Retenez-moi ou je fais un malheur !" ; fit une politique tellement à droite que ma grand-mère gaullo-pétainiste, collabo-résistante, bigote de longue date en avala son dentier pendant une transe extatique provoquée par une conférence de presse de François !

Maintenant amis socialistes, trêve de plaisanteries, on va vous poser le problème clairement.

Monsieur Manuel Valls, qui a pesé pendant la primaire socialiste de 2011,  5 % ( il est bon de le rappeler), débordé par une défaite cuisante dans 3 régions stratégique a choisi, la tactique de déserter. Comme l'armée de Charles-Denis Bourbaki en 1870. Le ministre abandonnant sans aucune concession le Nord Pas de Calais Picardie, la région PACA et le Grand Est aux droites dont on se demande encore lesquels sont véritablement républicaines !

En plus de cette fuite en rase campagne, ce cher Manuel, demanda à ses ouailles de voter pour ceux qu'elles combattaient au 1er tour !

Nonobstant ne vous leurrez pas, le cas se reproduira à coup sûr en 2017 car les socialistes n'ont rien compris, tapant stupidement, sans cesse, sur leurs anciens alliés de gauche sans lesquels il est quasiment IMPOSSIBLE de gagner une présidentielle !

La bêtise au mufle étroit, tellement sûre d'avoir raison, envoie donc ses électeurs, instrumentalisés comme de petits soldats anesthésiés, combattre aux ordres d'un douteux Christian Estrosi, flirtant avec l'extrême droite ou se mettre à la solde d'un Xavier Bertrand, politicard professionnel et chattemite ambitieux  !

Oserez-vous vous regarder dans un miroir après avoir combattu aux côtés de ces gens et leur avoir donné vos suffrages. Eux qui vous méprisent à un point que vous n'imaginez pas ?

Êtes vous prêts à tout accepter du petit caudillo pour éponger ses erreurs non assumées et satisfaire à ses ambitions démesurées ?

Parce que vous le savez bien, on vous demande pour dimanche de devenir Estrosi-compatible ou Bertrand-compatible. 

Je suis presque certain qu'on vous demandera en mai 2017 de vous muer en Sarko-compatible ou de vous déguiser en Juppé-compatible !

Et vous en prendrez encore pour 10 ou 15 ans ! Si vous restez bornés, tant pis pour vous - ce ne sera pas faute de vous avoir prévenu -

Voter en 2002 pour Chirac en se pinçant le nez, passe. Mais voter Estrosi en 2015, jamais, y compris avec une pince à linge sur le nez. Quant à voter Sarkozy en 2017, n'y pensez pas, même en rêve !

Surprenez-nous, socialistes du grand Nord et du petit Sud. Soyez dignes. Pensez à toutes celles et tous ceux qui sont responsables de cette impasse et faites votre choix avec courage.

Poil au visage.

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mercredi 27 mai 2015

Notre nouveau journaliste d'investigation en immersion, Jean-Michel Aphatie, a testé spécialement pour les lecteurs de ce blog : le chômage.

Avertissement préalable : toutes ressemblances avec un personnage réel ou des évènements actuels ne seraient que pures spéculations. La dérision de ce témoignage imaginaire n'engage que l'auteur anonyme de ce blog ignominieusement pervers.



Chers amis loyaux et fidèles supporters,

Avant tout récit, je tiens tout particulièrement à remercier monsieur Cuicui, patron du célèbre et cultissime blog "les divagations énervées d'un oiseau de mauvais augure" de m'avoir embauché après l'odieuse suppression de mon poste d'interviewer lors de la matinale de RTL, conjointement à ma probable et non moins scandaleuse éviction du "Grand journal' de Canal + qui me rapportait suffisamment d'argent pour rembourser les crédits de mes trois villas au pays basque, à Saint Tropez et aux Caraïbes ainsi que mon loft du  7ème arrondissement de Paris et les deux appartements de mes enfants, avenue de Friedland.


En immersion dans l'armée prussienne (1867)


Ce saint homme (Cuicui) injustement méconnu, écoutant une bonté surnaturelle qu'il a chevillée au corps, m'a confié pour mission de réaliser des reportages en immersion totale dans des milieux hostiles et dangereux. Pour information, ma prochaine mission consistera à effectuer une enquête périlleuse dans des quartiers pauvres du neuf-trois, comme dit la plèbe.

Mon employeur a insisté pour que je suive une école de journalisme d'investigation car d'après lui et selon les canons sacrés de l'économie de marché, la formation continue constitue une des deux qualités d'un bon journaliste. L'autre étant une complète adéquation entre l'enquêteur et un système politique bienveillant qui considère l'équilibre budgétaire comme un but en soi (mais il s'agit déjà de mon crédo).
Mon patron a donc profité de l'aubaine d'un contrat aidé pour m'embaucher : je ne lui serai jamais assez reconnaissant, d'autant que  son blog, selon ses dires, est lu par plus de 362 visiteurs uniques par mois ! Ce qui n'est pas une peccadille pour un journaliste de mon envergure.

Maintenant je vais vous narrer le volet social de ma première enquête de terrain et les horribles tourments psychologiques endurés par votre serviteur et tous les chômeurs suite à nos licenciements.

Je me suis donc rendu, sitôt ma situation confirmée, au pôle emploi le plus proche de mon domicile, rue de Saint-Pétersbourg dans le 8ème arrondissement de Paris. J'ai dû subir une longue attente entrecoupée de sympathiques séances de dédicaces sur des convocations mais aussi parsemée de quelques quolibets pointant de soit-disant chiens de garde de l'ultra-libéralisme. J'attendais mieux de la tenue de chômeurs fréquentant le pôle emploi du plus prestigieux arrondissement parisien !

L'employé qui me reçut semblait au courant de ma situation et me tint un discours que je ne pus contester sans sombrer dans un gauchisme échevelé. Il me déclara que le patronat, acteur essentiel du  système économique, fondé sur la rentabilité et la performance, licenciait à juste raison ceux qui ne rapportaient plus suffisamment de profits à leur employeur et qu'il se trouvait, malheureusement, que mon créneau horaire sur RTL, battu en brèche par la concurrence justifiait un remplacement salutaire pour l'actionnaire...

Veuillez rectifier le verbe "rapporter" par "rapportait"


Je ne pus que m'incliner devant des principes et des arguments que j'ai toujours défendus avec âpreté et conviction. Non sans un certain pincement au cœur. Un vague ressentiment gauchiste vint frôler mes pensées : je le chassai avec vigueur. Chacun sait bien que l'économie de marché, la compétitivité et l'austérité sont les règles de la survie de notre société, par le sourire de Tony Blair et la perruque rousse de Margaret Thatcher !

Les jours suivants je dus subir un long calvaire. Passer d'un revenu de 27.000 € par mois au SMIG que m'octroya le généreux Cuicui fut une épreuve que ma famille vécut avec douleur. Je souligne ici la  détresse épouvantable que doivent essuyer les chômeurs passant d'un salaire de 10.000 à 30.000 € à un salaire minimum ! Cette immersion m'a fait comprendre une certaine réalité sociale qui m'avait échappée jusqu'ici... Des larmes dans la voix, je demande pardon à mes fidèles auditeurs.

Le pire s'annonça quand les organismes de crédit me réclamèrent les 17.438 € mensuels dus au titre du remboursement de mes acquisitions immobilières. Je vous passe le nombre de nuits passées devant la table de cuisine à boire du gros rouge qui tâche jusqu'au coma éthylique.
Je vous écris ces lignes avec une émotion particulière. À cette heure, je n'ai plus de domestiques, je ne me suis plus lavé depuis des jours, mon lévrier afghan est couvert de puces, mes vêtements sentent la sueur, on ne me reconnait pas dans la rue, plus personne ne veut de mon avis. 

Je suis devenu un zombie social, sacrifié au champ d'honneur sur l'autel de l'ultra libéralisme comme un brave petit soldat mort courageusement pour que le capitalisme financier sauve la France et le monde occidental menacés de toutes parts.

Oui. Le chômage est une véritable tragédie mais néanmoins un passage obligé pour rétablir l'équilibre de nos comptes et d'étayer le bonheur des futures générations qui vous seront reconnaissantes à jamais en glissant sur vos tombes un magnifique bouquet de chrysanthèmes multicolores en hommage à votre sacrifice économique ! 


c/c Jean-Michel Aphatie



PS : Le taulier de ce blog m'a demandé de laisser pousser ma barbe et de m'entraîner au tir à la kalachnikov afin d’effectuer un prochain reportage en immersion totale en Syrie... Par déontologie, j'ai accepté : mon billet, un aller simple pour la Turquie fourni par mon employeur est déjà dans ma poche. J'ai hâte de vous faire partager mes impressions, de vous fournir enfin des preuves visibles de ma compétence et de montrer à tous que j'ai bien la tête sur mes épaules.


mardi 12 mai 2015

"Argumentez !" Nous intiment-ils. À quoi bon ? Répondit l'écho





Copyright par Maître @cuicuinrv ; triple doctorant en tout, en rien et surtout en foutaises.


Chères amies, bien chers frères,

Devant le dernier et fulgurant succès du dernier texte de feu Rabelais sur ce modeste blog, je me suis crû autorisé à prendre une parole égarée depuis bien longtemps pour cause de fainéantise chronique et héréditaire, affection particulière contaminant fréquemment les individus mâles originaires d'une certaine île de la Méditerranée que je ne nommerai pas par prudence...

Avant de continuer, prenez votre smartphone et répondez par SMS au 66666666 à la question suivante : si le sujet vous ennuie, tapez 1, s'il vous intéresse tapez 2  (seulement 8,99 € la seconde).

http://marianne-fle.over-blog.com/article-micro-debats-103973454.html


Or donc.

Devant les dizaines de polémiques plus ou moins intellectuelles, provoquées par des livres spécialement destinés à les susciter, je me suis retrouvé, ânonnant comme beaucoup sur Twitter un avis tranché sur des bouquins que je n'avais pas encore parcouru mais dont j'avais entendu parler au travers des médias par des journalistes qui les avaient vaguement lu en diagonale  pour justifier leur salaire.

Il s'est trouvé un moment où un un de mes interlocuteurs, sévère et probablement aussi ignorant que moi m'a lancé un vibrant "mais il faut argumenter !"

Certes...

Mais à quoi bon argumenter si on sait par avance que son contradicteur, quelque soit votre raisonnement -aussi brillant fût-il- vous le jettera à la figure pour le contester avec des arguments qui vous laisseront de marbre ?

Et c'est bien dans cette impasse que je tenais à m'engager : dans une majorité de cas, les débats médiatisés ne servent strictement à rien puisque chaque spectateur ou auditeur possède déjà un avis bien tranché sur un livre qu'il n'a pas lu mais dont il a entendu parler !

Quel est l'intérêt d'assister à la cinquantième version d'un double monologue qui ne persuadera que les partisans convaincus d'avance ?


Je me permets ici un bref aparté. 

Cette multiplicité de polémiques a le don de diviser, toujours davantage, une gauche de plus en plus fragmentée.

Désormais, vous trouvez sur votre marché des gauches roses pâles, roses lilas, rouges, rouges staliniennes, rouges trotskystes, des rouges verts, puis des rouges bruns antisémites, des bruns rouges, des bruns marrons rouges islamophobes et judéophobes, des rouges complotistes, des rouges bruns verts, des rouges bruns féministes, des bruns rouges racialistes, les bruns bruns qui font semblant d'être rouge, les bruns dont le rouge s'est transformé en caca d'oie et plein de nuances aussi effrayantes les unes que les autres.
J'arrête là, je ne parviendrai jamais à en faire le tour !

Les camarades Lénine, Trotski et Jaurès, bienheureux trépassés, n'y retrouveraient pas leurs petits !

La segmentation de ces gauches irréconciliables annonce évidemment l'ouverture d'une voie royale pour toutes les droites. Le président actuel pense profiter de ce carnage idéologique qu'il a encouragé par un comportement politique scandaleusement médiocre : il ravalera vite sa morgue.

Fin de l'aparté.


La vitesse de l'information, la surmédiatisation des vedettes du petit écran, journalistes, invités, écrivains, copains, la fréquence incroyable des passages à l'antenne des mêmes invités -sorte de ronde démoniaque- font que les notoriétés ou les sympathies irrationnelles sur le physique et l'attitude, comptent bien souvent davantage que les arguments développés.

De surcroît, si vous n'avez pas encore d'opinion sur les idées de la star, leurs soutiens médiatiques vous éclaireront rapidement et votre choix sera guidé selon les sommaires grilles de décryptages que vous vous serez fixées.

Par exemple, si une héroïne de téléréalité inconnue publie un livre et que Catherine Deneuve n'en dit que du bien, votre préjugé risquera d'être favorable.

Nonobstant, en ces temps mouvementés, il est urgent -que dis-je- nécessaire- d'avoir une opinion sur tout ! Malheur au citoyen qui ne prend pas parti. Honte à la brebis qui s'égare. Vive le sondage globalisant qui vous emmaillote dans son cocon de ouate ! Longue vie au communautarisme d'opinion, ce délicat bouillon dans lequel chacun mijote délicieusement au milieu des siens ! 

Que nos opinions politiques soient pavées de lieux communs en or massif et surtout que le bon dieu qui n'existe pas nous protège des extrêmes !

La providence, les ploutocrates, les élites financières, économiques, culturelles et les directeurs de médias veillent sur nous.

Que les dominants protègent leur peuple contre leurss penchants morbides vers une rébellion malsaine !

Allons enfants du troupeau, le jour de gloire ne tardera pas. 

Désormais, le premier qui me demandera d'argumenter sera envoûté selon les rites magiques vaudous et corses qui, associés, donnent des résultats terrifiants... Tant pis pour lui.

Amen.


Ce billet est affreusement décousu, je vous prie sincèrement de m'en excuser : comme d'habitude, je me suis éparpillé en mille morceaux informes.

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