vendredi 18 avril 2014

Internet, ton univers pitoyable...

.
Au fond de ma cave, derrière une vieille porte aux gonds et à la serrure rouillés, j'ai retrouvé ce texte qui date de 3 ans et me parait toujours autant d'actualité.
Sa lecture pascale ne vous fera pas mal à la tête.

Amies 2.0, potes ver2.1, passants 1.0 qui vous retrouvez ici par hasard, curieux avides de sang et de spectacles morbides, savez-vous pourquoi j'aime Internet ?




Parce qu'il réhabilite l'écriture et la lecture... Parce qu'enfin un média privilégie  le verbe sur l'image, l'actif sur le passif. Parce que cette forme de communication permet à tous les oiseaux de s'exprimer : les aigles comme les buses, les vautours et les colombes, y compris les merles, qui, en l'absence de grives ont le droit de se manifester.

Même si parfois le style employé ressemble à un borborygme glaireux.

J'apprécie ce lieu où les "élites" médiatiques, politiques, s'expriment fréquemment comme des pieds, avec force fautes d'orthographe, erreurs grammaticales et contresens, où la notoriété s'étale dans une mare de boue  et où, sous le vernis médiatique qui craquelle, apparaissent de banales et médiocres personnalités sans relief.
.
J'aime ce lieu où, comme dans la Corse du début du siècle dernier, des clans se forment naturellement avec leurs parrains, leurs tueurs à gages, leurs passionarias soumises aux caprices du chef, leurs délateurs et leurs zélateurs.

J'affectionne intensément cette agora, où le humble peut s'exprimer à l'égal du grand, où le minus de la France d'en bas s'en va interpeller  le puissant, où le petit citoyen qui courbe quotidiennement l'échine peut se transformer en justicier féroce, où la puce peut agacer l'éléphant, où l'identité sociale  s'effondre sous les coups de boutoir de la sincérité, où les chiures d'oiseau malingres peuvent noyer le phénix sous un tas de merde, où l'anonyme fait la pige à l'académicien, où le talent dénonce les injustices quotidiennes, où les convictions chevillées au corps nous emportent avec enthousiasme...

J'estime ce monde sans hiérarchie, où la vacuité côtoie une certaine profondeur, où la simplicité se mesure à la sophistication, où la culture méprisante se fait balayer par la sincérité naïve, où, à l'inverse, la suffisance humilie la sobriété, où le cuistre autoproclamé se retrouve entouré d'une masse de courtisans béats.

J'ai aussi beaucoup d'affection pour l'anonyme, qui, par timidité ou humilité, ou peur du monde, crucifie la célébrité qui revendique fortement sa place de privilégié. J'aime ces impertinents qui contestent la notoriété de supposés philosophes médiatiques dont on peut se demander d'où vient leur proximité et leur dénomination commune avec Aristote, Platon, Socrate, Pascal, Descartes, Nietzsche, Kant, Hegel ; eux qui n'ont jamais rien inventé et dont les paroles, lancées d'un air pénétré sont un tissu de banalités conformistes allié à des monceaux de platitudes.

Je déteste le recours fréquent aux citations pour exécuter d'un revers l'adversaire qu'on veut éliminer. J’exècre ces belles périphrases qui se veulent assassines. Je me méfie de ces beaux esprits dont le seul génie est de regrouper des petits bouts de pensées pour faire croire que non seulement, ils possèdent un esprit aigu mais encore qu'ils jouissent d'une personnalité hors norme. J'abhorre ces pseudo penseurs, tellement nourris par leurs lectures qu'ils se montrent incapables d'émettre la moindre opinion personnelle qui sorte un peu des sentiers battus.

J'aime les intellectuels pas trop médiatiques. Je hais l'intellectualisation ostentatoire.

Cependant, pour flamber et faire comme mes doctes confrères, j'ajouterai deux citations ringardes attribuées à Confucius qui collent parfaitement à mes niveaux intellectuels et culturels.

"Se peut-il qu'un homme soit moins sage qu'un oiseau ?"


"Quand l'oiseau est près de mourir, son chant devient triste ; quand l'homme est près de mourir, ses paroles portent l'empreinte de la vertu."

Surtout, ne riez pas : on risque de me soupçonner de rechercher l'humiliation pour me singulariser !


Amies 2.0, potes ver2.1, visiteurs 1.0 qui vous retrouvez ici par hasard, curieux avides de sang et de spectacles morbides, à plus tard ! Si la honte ne m'a pas submergé d'ici là.
.
.
.

19 commentaires:

  1. C’est le début d’un nouvel air, Hummm respirer !

    RépondreSupprimer
  2. C'est le début de l'ère des pauvres hères, qui l'air de rien, se dirigent vers l'enfer.
    Content de te lire ici MartIN.

    Bienvenue au bagnards qui inlassablement cassent leurs cailloux sur le dos de ceux qui cherchent à nous mater !
    ;-)
    .
    J'ai d'ailleurs profité de ma réponse à ton commentaire pour corriger les effrayantes fautes d'orthographe contenues dans les 5 lignes.d'introduction.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Salut le corse. Copié/collé du bloc correction par chez nous aussi.

      Supprimer
    2. Ce qui est de moi est à toi !

      Je n'ai aucun sens de la propriété. Simplement le plaisir simple d'être diffusé.
      ;-).

      Supprimer
  3. Les zouzous à z'eau sont passé par là.... y laissant leur petit souvenir azoté...

    RépondreSupprimer
  4. Un excellent et beau texte sur le Net.

    La Rochefoucauld

    RépondreSupprimer
  5. Il n'y a pas...C'est bien dit ! ...Mais quand même, respecte la parité : il y a aussi des marraines..:)

    RépondreSupprimer
  6. La tchéka anti relou approuve la diffusion de ce billet: http://hydra.forumactif.org/t3p15-sites-et-articles-remarquables#219

    RépondreSupprimer
  7. merci à Rodolphe de nous avoir conduits jusqu'ici

    RépondreSupprimer
  8. Alors, le contact humain, la chaleur humaine,qu'en faites-vous ?
    - Ce que les hommes ont à communiquer entre eux, la science et l'art, ils ont bien des moyens d'en faire l'échange. J'ai reçu d'eux plus de choses par le livre que par la poignée de main. Le livre m'a fait connaître le meilleur d'eux-mêmes, ce qui les prolonge à travers l'Histoire, la trace qu'ils laissent
    derrière eux.
    Mais combien d'hommes ne laissent pas de trace écrite et qu'il serait enrichissant de connaître? Ceux qui souffrent et travaillent n'ont point le temps d'écrire.
    - Oui, mais est-on sûr que la prise de contact avec ceux-là est empreinte du seul souci de la connaissance et de la participation au transport de leur croix ? Le paternalisme, le narcissisme, la recherche de la dominance, savent prendre tous les visages. Dans le contact avec l'autre on est toujours deux. Si l'autre vous cherche, ce n'est pas souvent pour vous trouver, mais pour se trouver lui-même, et ce que vous cherchez chez l'autre c'est encore vous.
    Vous ne pouvez pas sortir du sillon que votre niche environnementale a gravé dans la cire vierge de votre mémoire depuis sa naissance au monde de l'inconscient. Puis-je dire qu'il m'a été donné parfois d'observer de ces hommes qui, tant en paroles qu'en action, semblent entièrement dévoués au sacrifice,mais que leurs motivations inconscientes m'ont toujours paru suspectes. Et puis certains, dont je suis, en ont un jour assez de ne connaître l'autre que dans la lutte pour la promotion sociale et la recherche de la dominance. Dans notre monde, ce ne sont pas des hommes que vous rencontrez le plus souvent, mais des agents de production, des professionnels. Ils ne voient pas non plus en vous l'Homme, mais le concurrent, et dès que votre espace gratifiant entre en interaction avec le leur, ils vont tenter de prendre le dessus, de vous soumettre.
    Alors, si vous hésitez à vous transformer en hippie, ou à vous droguer, il faut fuir, refuser la lutte si c'est possible. Car ces adversaires ne vous aborderont jamais seuls. Ils s'appuieront sur un groupe ou une institution. L'époque de la chevalerie est loin où l'on se mesurait un à un, en champ clos. Ce sont les confréries qui s'attaquent aujourd'hui à l'homme seul, et si celui-ci a le malheur d'accepter la confrontation, elles sont sûres de la victoire, car elles exprimeront le conformisme, les préjugés, les lois socio-culturelles du moment. Si vous vous promenez seul dans la rue, vous ne rencontrerez jamais un autre homme seul, mais toujours une compagnie de transport en commun.
    Quand il vous arrive cependant de rencontrer un homme qui accepte de se dépouiller de son uniforme et de ses galons, quelle joie! L'Humanité devrait se promener à poil, comme un amiral se présente devant son médecin, car nous devrions tous être les médecins les uns des autres. Mais si peu se savent malades et désirent être soignés! N'ont-ils pas suivi très fidèlement les règles du livre d'Hygiène et de Prophylaxie que la société bienveillante a déposé dans leur berceau à la naissance ?
    Cette distinction que j'ai faite au début entre le réel et l'imaginaire, nous la retrouvons au niveau d'organisation des sociétés. Les rapports interindividuels qui s'établissent en leur sein, fondés sur le fonctionnement du système nerveux humain en situation sociale et qui aboutissent aux hiérarchies professionnelles et aux dominances, sont bien réels et vécus comme tels. Mais le fonctionnement
    nerveux est inconscient de ses sources structurelles innées et acquises.(...)

    ELOGE DE LA FUITE - HENRI LABORIT- 1976

    RépondreSupprimer
  9. Sauf que ceux qui s'imaginent pouvoir dominer la societé en fonction de leurs pseudo connaissances du fonctionnement nerveux humain se plantent ...

    RépondreSupprimer

Laissez-vous aller à votre inspiration, sans limite ! J'ai le cuir épais, le front étroit et la vue basse...

La seule limite aux débordements : la loi....

ATTENTION ! Autrement, ici, on ne censure personne. Les insulteurs, les aigris, les haineux seront reçus comme il se doit, ils devront toutefois s'attendre à de méchantes répercussions ; un chieur averti en valant deux, place aux commentaires !
L'espace des commentaires de chaque billet sera fermé au bout de 20 jours pour contrer l'affichage sauvage de spams.