.
Amis socialistes,
Dieu seul sait combien j'apprécie votre rigueur politique, combien j'admire vos grands hommes politiques tels Guy Mollet, Alexandre Millerand, Michel Rocard, François Mitterrand et le dernier, mais non le moindre, François Hollande.
Tous, hommes sans concessions, le regard rivé sur le bien-être du peuple, soucieux du partage des richesses et de la perpétuation du socialisme de Jaurès.
Pardonnez la larme qui vient de couler sur mon clavier. Je prends le temps de l'essuyer... Je suis trop émotif : ma sensibilité me perdra.
Donc disais-je, en ce sinistre soir du 21 avril 2002, Lionel Jospin le candidat socialiste mais n'osant jamais l'avouer pendant la campagne électorale - probablement par pudeur - battu de peu, la voix cassée par l'émotion, demanda à ses électeurs de reporter leurs voix sur Jacques Chirac face à l'ogre nain Jean-Marie Le Pen.
Après que les électeurs de gauche devinssent des Chiraco-fans et lui apportent la présidence sur un plateau d'argent, le président du RPR les remercia élégamment par un joli doigt
d'honneur. Nos socialistes sont les maîtres de la désertion et des
longues négociations foireuses : il s'agit là d'une pratique atavique.
La gauche prit 10 longues années de purgatoire. François Hollande pantouflant à la tête de son parti, résigné devant la marche inexorable du rouleau compresseur DSK..
Bref !
Après une campagne brillante de notre revigoré et madré héraut du socialisme révolutionnaire, François Hollande ; prêt à en découdre avec la finance - il aurait mérité un César pour cette interprétation magistrale - "Retenez-moi ou je fais un malheur !" ; fit une politique tellement à droite que ma grand-mère gaullo-pétainiste, collabo-résistante, bigote de longue date en avala son dentier pendant une transe extatique provoquée par une conférence de presse de François !
Maintenant amis socialistes, trêve de plaisanteries, on va vous poser le problème clairement.
Monsieur Manuel Valls, qui a pesé pendant la primaire socialiste de 2011, 5 % ( il est bon de le rappeler), débordé par une défaite cuisante dans 3 régions stratégique a choisi, la tactique de déserter. Comme l'armée de Charles-Denis Bourbaki en 1870. Le ministre abandonnant sans aucune concession le Nord Pas de Calais Picardie, la région PACA et le Grand Est aux droites dont on se demande encore lesquels sont véritablement républicaines !
En plus de cette fuite en rase campagne, ce cher Manuel, demanda à ses ouailles de voter pour ceux qu'elles combattaient au 1er tour !
Nonobstant ne vous leurrez pas, le cas se reproduira à coup sûr en 2017 car les socialistes n'ont rien compris, tapant stupidement, sans cesse, sur leurs anciens alliés de gauche sans lesquels il est quasiment IMPOSSIBLE de gagner une présidentielle !
La bêtise au mufle étroit, tellement sûre d'avoir raison, envoie donc ses électeurs, instrumentalisés comme de petits soldats anesthésiés, combattre aux ordres d'un douteux Christian Estrosi, flirtant avec l'extrême droite ou se mettre à la solde d'un Xavier Bertrand, politicard professionnel et chattemite ambitieux !
Oserez-vous vous regarder dans un miroir après avoir combattu aux côtés de ces gens et leur avoir donné vos suffrages. Eux qui vous méprisent à un point que vous n'imaginez pas ?
Êtes vous prêts à tout accepter du petit caudillo pour éponger ses erreurs non assumées et satisfaire à ses ambitions démesurées ?
Parce que vous le savez bien, on vous demande pour dimanche de devenir Estrosi-compatible ou Bertrand-compatible.
Je suis presque certain qu'on vous demandera en mai 2017 de vous muer en Sarko-compatible ou de vous déguiser en Juppé-compatible !
Et vous en prendrez encore pour 10 ou 15 ans ! Si vous restez bornés, tant pis pour vous - ce ne sera pas faute de vous avoir prévenu -
Voter en 2002 pour Chirac en se pinçant le nez, passe. Mais voter
Estrosi en 2015, jamais, y compris avec une pince à linge sur le nez. Quant à voter Sarkozy en 2017, n'y pensez pas, même en rêve !
Surprenez-nous, socialistes du grand Nord et du petit Sud. Soyez dignes. Pensez à toutes celles et tous ceux qui sont responsables de cette impasse et faites votre choix avec courage.
Poil au visage.
.